Skip to main content

Mégabassines illégales : le ministère embarrassé


| Reporterre | Bassines

| Reporterre | Bassines

C’est un coup de pression du ministère de l’Agriculture après un article qui a déplu. Le 8 novembre, Reporterre rapportait les propos d’un conseiller du ministre Marc Fesneau prononcés lors d’une conférence de presse en ligne sur la déclinaison du plan eau au niveau agricole. Le conseiller avait assuré que les mégabassines illégales devaient être détruites.

Ses propos étaient parfaitement clairs. « Les retenues illégales seront vidées et démontées. Les retenues autorisées seront mises en service » , avait-il assuré. Un échange qui serait en théorie facile à vérifier, le ministère ayant annoncé que la conférence serait enregistrée pour les journalistes qui ne peuvent pas y participer ou y rester jusqu’au bout.

Des éléments « erronés » ?

Or, le lendemain de la publication de l’article, Reporterre recevait un mail du ministère, expliquant que les propos reportés dans l’article étaient « erronés ». « En ce qui concerne les retenues jugées illégales en droit, une fois l’ensemble des possibilités de recours épuisé, l’État sera le garant de l’application des décisions de justice. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit du respect de l’autorité de la chose jugée et il n’y a là aucune annonce, simplement un rappel de l’État de droit », peut-on lire dans le mail du cabinet de Marc Fesneau. « Au regard de ces éléments, votre article dispose d’informations erronées comme aucun territoire n’a été évoqué, et aucune mention n’a été faite de la mise en service ou pas des installations », poursuit la missive.

Il est vrai que la question posée par écrit dans le tchat de la conférence ne mentionnait pas spécifiquement le cas des cinq mégabassines illégales de Charente-Maritime. Mais ce sont les seules retenues de substitutions déclarées illégales par le Conseil d’État. Le conseiller du ministre de l’Agriculture pouvait-il ignorer ce dossier, pourtant d’une brûlante actualité ?

Silence radio

Suite à ce mail, nous avons renvoyé des questions au ministère de l’Agriculture, lui demandant précisément ce qu’il comptait faire pour faire respecter la décision du Conseil d’État à propos des cinq retenues illégales de Charente-Maritime. Depuis, silence radio.

La rédaction du Courrier de l’ouest, qui avait relayé notre article, a également été contactée par le ministère de l’Agriculture par téléphone puis par mail.

Ils ont eux aussi renvoyé des questions au ministère à propos de l’application des décisions de justice. Ils ont également sollicité, Thierry Boucard, le président de la Coordination rurale de Charente-Maritime et de l’association syndicale d’irrigation sur le sujet. Sans recevoir la moindre réponse.