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Sécheresse : suivre en temps réel le niveau des nappes phréatiques et des cours d'eau en France

| France Info | Actualités

Alors que le risque de sécheresse pour l'été est élevé, franceinfo publie plusieurs cartes et graphiques régulièrement mis à jour permettant de suivre le niveau des nappes phréatiques et le débit des rivières.

L'été approche et le risque de sécheresse plane sur une bonne partie de la France. Après un hiver particulièrement sec, les nappes phréatiques n'ont pas pu se remplir suffisamment et pas moins de 28 départements présentaient un risque de sécheresse estivale très probable à la mi-mai. 

Pour suivre l'évolution du phénomène, plusieurs indicateurs sont scrutés de près, et les services spécialisés dressent chaque mois un état des lieux de la ressource en eau. Niveau des nappes phréatiques, débit des cours d'eau, nombre de ruisseaux à sec, précipitations, humidité des sols... Franceinfo vous propose de suivre une sélection de ces outils de mesure, à l'aide d'infographies et de cartes régulièrement mises à jour.

Plus des deux tiers des nappes phréatiques sont en dessous des normales

Où en est-on ? Au 29 mai, 69,9% des nappes phréatiques avaient un niveau inférieur aux normales, d'après les calculs faits par franceinfo à partir des données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l'établissement public français de référence. Une situation comparable à celle de 2022 à la même date et parmi les pires de ces cinq dernières années. Plus tôt dans l'année, le constat était encore plus alarmant : en février, la part des nappes phréatiques en dessous de leur remplissage normal atteignait 80% en moyenne. Un déficit exceptionnel, qui s'est en partie résorbé avec les précipitations survenues depuis, mais pas sur tout le territoire.

Pourquoi cet indicateur est-il important ? Les nappes phréatiques sont de gigantesques réservoirs naturels d'où proviennent près des deux tiers de l'eau que nous consommons. Leur niveau est surveillé de près : il est notamment pris en compte par les préfectures pour décider des restrictions d'usages de l'eau quand la situation est jugée trop critique. Le cas échéant, particuliers, agriculteurs ou industriels doivent limiter ou stopper leurs prélèvements.

Comment Franceinfo a-t-il calculé ce chiffre ? Franceinfo s'est appuyé sur la liste des 297 points de mesure utilisés par le BRGM pour réaliser ses bulletins d'analyse mensuels du niveau des nappes phréatiques. Pour chaque point de mesure – appelé piézomètre –, un indice piézométrique standardisé (IPS) mensuel permet de savoir si, à une date donnée, le niveau de la nappe est en dessous ou au-dessus de la normale. 

Le débit des rivières est plus faible que la moyenne

Où en est-on ? Au 29 mai, à l'échelle nationale, 88,7% des stations de mesure des rivières rapportaient un débit inférieur à leur moyenne des années 1990-2020, d'après les calculs de franceinfo à partir de données publiques. La situation est tendue dans une moitié sud de l'Hexagone, et particulièrement sur le pourtour méditerranéen, à l'image des Pyrénées-Orientales, où il n'a pas assez plu depuis plusieurs semaines. Dans quelques rivières du Nord-Ouest notamment, comme en Bretagne, les débits ont moins baissé, voire se maintiennent à des niveaux supérieurs à la moyenne historique.

 

Pourquoi cet indicateur est-il important ? Le débit des cours d'eau est un indicateur clé pour évaluer la disponibilité de l'eau en surface et adapter les usages domestiques, agricoles, industriels, ou la production d'énergie. A l'échelle locale, les préfectures définissent des seuils de débit des cours d'eau en dessous desquels des restrictions d'usage de l'eau doivent être prises.

Comment franceinfo a-t-il réalisé cette carte ? Le débit des cours d'eau est mesuré en temps réel, sur des centaines de fleuves ou rivières, par les différentes directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Ces données sont centralisées par le Service central d'hydrométéorologie (Schapi), qui les rend accessibles sur son site. Franceinfo s'est appuyé sur la liste des 1 300 points de mesure jugés pertinents par le Schapi et utilisés dans les analyses mensuelles. Des cours d'eau peuvent manquer dans cette carte. Soit parce qu'ils ne sont pas mesurés par des organismes publics ; soit parce qu'ils comportent trop d'aménagements (comme des barrages) limitant l'intérêt de l'analyse de leur débit ; soit parce que leur historique de données ne permet pas de calculer la moyenne entre 1990 et 2020.

Où en est-on ? Sur les dix derniers jours, seuls 3,6% des ruisseaux observés étaient à sec. Ceux-ci se situaient surtout dans les départements méditerranéens, comme le Gard ou l'Hérault. Dans les zones où des observations ont été réalisées, 95% des ruisseaux présentaient un écoulement visible.

Pourquoi cet indicateur est-il important ? Alors que les données du Schapi mesurent le débit des fleuves et rivières, l'Observatoire national des étiages (Onde) s'intéresse aux cours d'eau plus petits, souvent des ruisseaux. L'Onde réalise des observations visuelles de l'état des cours d'eau, qui permettent d'anticiper les situations de déficit, tant pour les usages humains que pour la limitation des impacts sur la faune et la flore aquatiques. Des mesures systématiques sont réalisées de juin à octobre. En mai, seules des mesures ponctuelles, qui ne concernent pas toute la France, sont effectuées.

Comment Franceinfo a-t-il réalisé cette carte ? L'Onde et l'OFB réalisent une observation visuelle d'un ruisseau au moins une fois par mois. Afin de ne pas faire figurer sur la carte des observations trop anciennes et sujettes à évolution en fonction des précipitations notamment, franceinfo n'a conservé que les observations réalisées dans les dix derniers jours.