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Bassine agricole dans le Val-d'Oise : la ressource en eau au cœur de la manif


| La Gazette du Val d'Oise | Vexin

Ils étaient plus de 300, samedi 28 janvier 2023, à Banthelu (Val-d’Oise), à rejoindre le collectif Demain le Vexin, dans son combat contre l’aménagement de la première bassine francilienne, considérée comme « une fausse alternative au déficit hydrique ».

Parmi les manifestants figuraient les collectifs Les Amis de la Terre, Confédération paysanne, France Nature Environnement Île-de-France, mais aussi Val-d’Oise Environnement.

Les records de sécheresse, restrictions d’eau et incendies qui ont défiguré le Val-d’Oise l’été dernier, les protestants au projet de bassine agricole aménagée en catimini dans un champ de Banthelu, les ont toujours en tête.

« L’eau naturelle, on n’en prend pas soin. Plutôt que de faire des bassines, il serait temps de prendre les mesures pour avoir une agriculture qui impacte moins la ressource en eau, en réduisant par exemple la culture du maïs, une culture d’été qui consomme beaucoup d’eau, souligne Bernard Loup, président de Val-d’Oise Environnement et du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Or, nous allons en sens contraire de ce vers quoi on devrait aller. On se met à subventionner des agriculteurs pour faire des méthaniseurs agricoles qui exigent de modifier la pratique culturale et demandent encore plus d’eau. On marche sur la tête. »

Un rapport de la Cour des comptes pour l’année 2021 indique que 10,3 % des surfaces agricoles utilisées seraient bio en France « contre 3 % dans le Val-d’Oise, pointe Bernard Loup. Nous sommes les mauvais parmi les mauvais. »

Marche symbolique

Contrairement aux retenues dites « collinaires », ces réservoirs alimentés grâce aux eaux pluviales, les bassines ou méga-bassines (comme dans les Deux-Sèvres, Ndlr) permettent à une minorité d’agriculteurs de faire des stocks d’eau via le pompage dans des nappes phréatiques.

Après la prise de paroles des représentants des différents collectifs, les manifestants ont effectué une marche symbolique, pancartes et banderoles en main, jusqu’au terrain en question.

« C’est un projet néfaste, les bassines ne luttent pas contre le réchauffement climatique, elles font évaporer de l’eau bien stockée dans la nappe phréatique, elles artificialisent et détruisent les sols », résume Gaspard Manesse, porte-parole de Confédération paysanne d’Idf qui dénonce un « accaparement qui ne dit pas son nom ».

Les collectifs de protection de l’environnement et de la protection de l’eau, présents ce jour-là, demandent qu’une concertation sur la ressource en eau et sa répartition soit organisée par le préfet, qui a exigé la remise en état du terrain dans un communiqué diffusé quelques jours plus tôt.