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Pollution aux PFAS - La Wallonie limite l’usage de boues issues de stations d’épuration comme fertilisants


| Le Sillon Belge | Pollution


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Le gouvernement wallon a pris une série de mesures, jeudi, afin de limiter les quantités de boues issues de stations d’épuration urbaines utilisées comme fertilisants agricoles.

L’exécutif avait demandé à la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE) de réaliser une campagne de mesures des PFAS dans les stations d’épuration et les boues urbaines résiduaires, dont les résultats sont globalement rassurants, rappelle-t-il dans un communiqué.

Ainsi, il est ressorti de l’audit réalisé sur 443 stations d’épuration couvrant l’ensemble du territoire wallon que la très grande majorité des boues valorisées vers la filière agricole présentent, pour les 27 PFAS analysés, des taux inférieurs aux rares valeurs limites définies par certains pays européens ou nord-américains. Des traces de PFAS ont toutefois été découvertes dans 64 stations.

Face à ces résultats, et en l’absence de cadre normatif spécifique pour les PFAS dans les eaux usées et dans les matières fertilisantes en Europe, le gouvernement régional a adopté plusieurs mesures temporaires, fondées sur le principe de précaution, pour limiter les risques liés à la valorisation des boues en agriculture.

Concrètement, les doses d’épandage seront limitées à 6 au lieu de 12 tonnes de matière sèche par hectare sur une période de trois ans, tel qu’imposé actuellement dans la règlementation wallonne, quel que soit le type de culture.

Des valeurs cibles sont également établies pour les PFAS: 40 µg/kg de matière sèche (MS) pour les six PFAS prioritaires et 400 µg/kg MS pour la somme de 22 PFAS, afin de limiter leur concentration dans les boues destinées à l’épandage.

Si ces valeurs sont dépassées, les boues concernées ne pourront plus être valorisées en agriculture et devront être destinées à être incinérées après contre-analyses. Les stations d’épuration dont les boues dépassent les seuils deux fois consécutives devront par ailleurs effectuer un suivi mensuel et se conformer à six échantillons consécutifs en dessous des seuils avant de reprendre la valorisation agricole.

Enfin, la SPGE va réaliser un second audit complet des eaux traitées et des boues ce mois-ci et initiera un suivi plus spécifique de 42 stations pendant 6 mois.

Ces mesures, qui tombent au lendemain de la diffusion d’une enquête du magazine Investigations (RTBF) sur ces boues, entreront en vigueur le 1er janvier 2025, précise le gouvernement.

«Ces mesures temporaires visent à réduire l’impact des PFAS dans les flux existant dans notre environnement, tout en offrant une base solide pour l’adaptation future des normes européennes. Les résultats de cet audit et les premières mesures prises sont une étape cruciale dans la gestion de cette problématique environnementale», souligne pour sa part le ministre wallon de la Santé et de l’Environnement, Yves Coppieters (Les Engagés).

«Le gouvernement continuera à suivre de près l’évolution de la réglementation européenne et des avancées scientifiques pour ajuster ses actions en conséquence», a-t-il ajouté en indiquant avoir sollicité la SPGE pour que l’Office international de l’Eau réalise une étude de benchmarking scientifique sur les normes à appliquer en PFAS dans les boues d’épuration.