Accéder au contenu principal

Du TFA, un dérivé des PFAS, retrouvé en grande quantité dans l'eau du robinet et en bouteille


| Le Dauphiné Libéré | Pollution


| Le Dauphiné Libéré | Pollution

Le réseau européen d'action sur les pesticides a publié les résultats d'une nouvelle étude ce mercredi qui montre l'ampleur de la contamination de l'eau du robinet, ainsi que de l'eau en bouteille, à ce produit chimique persistant.

Un produit chimique très persistant, l'acide trifluoroacétique (TFA), a été détecté dans un large échantillon d'eaux potables européennes, selon des associations qui réclament des normes strictes sur ce produit issu de la dégradation des « polluants éternels » dans certains pesticides et gaz réfrigérants. Après une étude en mai sur la contamination très étendue des rivières et lacs par le TFA, le Réseau européen d'action sur les pesticides (PAN Europe) et ses membres, dont Générations futures en France, ont cette fois fait analyser des prélèvements d'eau potable provenant de 11 pays de l'UE.

L'eau en bouteille également concernée

Conclusion des analyses menées par le Centre technologique de l'eau de Karlsruhe : le TFA est détecté dans 34 des 36 échantillons d'eau du robinet sélectionnés et dans 12 des 19 échantillons d'eau minérales ou de source, selon les résultats publiés mercredi. La concentration moyenne dans l'eau potable était de 740 nanogrammes par litre et de 278 ng/L dans les eaux en bouteille, inférieure aux 1 220 ng/L détecté en moyenne dans les échantillons des cours d'eau de la précédente étude.

Ces concentrations sont-elles nocives pour la santé ? Trop peu d'études ont encore été menées, dénoncent les associations qui mettent en avant la proposition de l'Institut national de la santé publique et de l'environnement néerlandais de fixer une norme à 2 200 ng/L. Ce seuil a été dépassé dans une eau minérale analysée et dans un échantillon d'eau potable d'Autriche (4 100 ng/L). À Paris, l'eau du robinet analysée en contenait 2 100 ng/L et à Metz la concentration relevée était de 500 ng/L.

Toxique pour la reproduction ?

Ainsi l'UE a fixé une limite, à partir de 2026, de 500 ng/L pour l'ensemble des PFAS, qualifiés de « polluants éternels », et les ONG réclament que le TFA soit ajouté à la liste. « L'Agence allemande chargée des produits chimiques a récemment proposé de classer le TFA comme toxique pour la reproduction », selon le rapport, qui cite une étude du géant de la chimie Bayer démontrant « de graves malformations fœtales » sur les lapins. Les associations demandent une interdiction « rapide » des pesticides PFAS et des gaz réfrigérants et une restriction générale de l'utilisation des « polluants éternels ».