La recharge des nappes démarre encore tardivement
De façon marquée pour certains, la période de recharge des nappes démarre sur la plupart du territoire… avec un peu de retard. « La période de transition débute habituellement en septembre-octobre, a indiqué Violaine Bault, hydrogéologue, lors d'un point presse sur la situation des grands aquifères, jeudi 16 novembre. Comme en 2022, cette année, elle est plus tardive, avec un mois d'octobre chaud, une végétation encore active tardivement et des pluies qui ont du mal à s'infiltrer. »

La situation serait toutefois moins défavorable que l'année dernière, même si elle est plus contrastée. Si la majorité des nappes réactives bénéficient des pluies, certains secteurs restent toutefois dans des situations tendues, comme les nappes peu réactives du couloir Rhône-Saône ou du sud de l'Alsace, mais aussi les nappes du Languedoc et du Roussillon, qui souffrent du manque d'eau depuis deux ans.
Pour mémoire, selon que la nappe est réactive ou inertielle, les gouttes de pluie vont mettre entre quelques jours et jusqu'à trois mois pour l'alimenter. La recharge des nappes réactives va donc être très rapide dès les premières pluies mais celles-ci se vidangent aussi brusquement lors de déficits de pluies. « L'important est d'avoir plusieurs pics de recharge et le plus tard possible dans la saison », a souligné Violaine Bault, à propos de ce type d'aquifères. À l'inverse, pour les nappes inertielles dont les réactions par rapport aux pluies sont très lentes, la recharge sera davantage conditionnée par les années précédentes.
Mais d'une manière générale, le reflet réel de la qualité de la recharge ne pourra vraiment s'évaluer qu'en mars ou avril prochain.
Dans certains territoires, les fortes pluies font glisser la peur d'un manque d'eau à celle d'un débordement des cours d'eau ou des nappes. Si aujourd'hui, les inondations sont liées à des crues de cours d'eau, des remontées de nappes sont redoutées. Le risque serait toutefois ponctuel et localisé pour certaines nappes réactives ou des territoires comme l'ouest du Pas-de-Calais. « Dans l'ouest du Pas-de-Calais, les niveaux des nappes mixtes sont très hauts ; il y a un risque d'inondation par remontée de nappes si les pluies se poursuivent », a expliqué Violaine Bault.