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La guerre de l'eau aura-t-elle lieu ?


| CNRS, Le Journal | Actualités

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Le secteur agricole est exempté des objectifs de sobriété, à la différence des particuliers et des industriels

Pour les acteurs du plan Eau promu par Emmanuel Macron, la nouvelle a fait l’effet d’une douche froide. Solennellement lancé le 30 mars par le chef de l’État, l’appel à la sobriété et à la mobilisation générale afin d’économiser 10 % de la ressource hydrique dans le pays d’ici à 2030 reposait notamment sur une amélioration des moyens financiers des agences de l’eau.
Mais, au sortir d’un rendez-vous avec la Première ministre, Elisabeth Borne, mardi 5 décembre, Arnaud Rousseau, le président du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, a annoncé, tout sourire, que l’augmentation de la redevance sur les pollutions diffuses perçue sur la vente des pesticides et celle sur les prélèvements d’eau pour les cultures irriguées étaient abandonnées. Ces mesures étaient censées représenter respectivement 37 millions et 10 millions d’euros et renforcer les leviers d’action des agences de l’eau.
Deux jours plus tard, cinq des six présidents de comités de bassin — ces organes de concertation entre usagers, où sont débattues les politiques de l’eau dans les territoires ainsi que le président du Comité national de l’eau ont demandé à être reçus par M. Macron. Dans le courrier qu’ils lui adressent, ils s’émeuvent de ces arbitrages « qui remettent en cause toute l’architecture financière du plan Eau et, au-delà, les accords de solidarité entre usages qui sont la base même du fonctionnement des bassins ».