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En trente ans, 53 % des lacs et réservoirs ont perdu de l’eau

En Savoie, le niveau d'eau du lac Long a baissé en raison de la sécheresse de l'été 2022.



| Science | Actualités

Plus de la moitié des lacs naturels et des réservoirs d’eau ont perdu de l’eau depuis une trentaine d’années. Voici la conclusion d’une étude publiée le 18 mai dans la revue Science. C’est grâce à des observations satellites et des modélisations climatiques et hydrologiques que les auteurs sont parvenus à ce résultat.

« Nous avons constaté des baisses de stockage statistiquement significatives pour 53 % de ces masses d’eau au cours de la période 1992-2020 », écrivent les chercheurs. Pour les lacs naturels, ces diminutions sont « largement attribuables » à l’augmentation de la consommation humaine et à la hausse des températures — due au changement climatique —, qui provoque une évaporation accrue. Pour les réservoirs, le problème vient principalement de l’accumulation de sédiments.

Le changement climatique et les activités humaines menacent de plus en plus les lacs qui stockent 87 % de l'eau douce de surface liquide de la Terre. Pourtant, les tendances récentes et les facteurs de changement du volume des lacs restent largement inconnus à l'échelle mondiale. Ici, nous analysons les plus grands lacs mondiaux de 1972 à l'aide de trois décennies d'observations satellitaires, de données climatiques et de modèles hydrologiques, et avons constaté des baisses de stockage statistiquement significatives pour 53 % de ces masses d'eau au cours de la période 1992-2020. La perte nette de volume dans les lacs naturels est largement attribuable au réchauffement climatique, à l'augmentation de la demande d'évaporation et à la consommation humaine d'eau, tandis que la sédimentation domine les pertes de stockage dans les réservoirs. Nous estimons qu'environ un quart de la population mondiale réside dans un bassin d'un lac asséché, ce qui souligne la nécessité d'intégrer les impacts du changement climatique et de la sédimentation dans la gestion durable des ressources en eau.

La quantité d'eau stockée dans les grands lacs a diminué au cours des trois dernières décennies en raison de facteurs humains et climatiques. Yao et al. ont utilisé des observations satellitaires, des modèles climatiques et des modèles hydrologiques pour montrer que plus de 50 % des grands lacs naturels et des réservoirs ont subi une perte de volume au cours de cette période (voir la perspective de Cooley). Leurs conclusions soulignent l'importance d'une meilleure gestion de l'eau pour protéger les services écosystémiques essentiels tels que le stockage de l'eau douce, l'approvisionnement alimentaire, l'habitat des oiseaux aquatiques, le cycle des polluants et des nutriments, et les loisirs.