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Dans l’Oise, un cours d’eau sur deux est à sec, « un niveau de gravité inédit »


A Reuil-sur-Brêche (Oise), le cours d'eau est à sec, comme près d'un cours d'eau sur deux dans le département. LP/Juliette Duclos


| Le Parisien | Actualités

Selon les chiffres de l’Observatoire national des données sur les étiages, l’eau ne coule plus dans la moitié des lits des rivières et ruisseaux du département. Du jamais-vu dans l’Oise, avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité.

Dans le lit de la rivière, la végétation a remplacé l’eau, les orties se répandent sur les berges. « Cela fait quatre semaines que l’on travaille ici, mais on n’a jamais vu la moindre goutte », constate Alexis, 38 ans. Lui est en charge de la réfection d’un pont, situé à Reuil-sur-Brêche (Oise), en amont du cours d’eau.

« Quand il a plu, cela a bien coulé un peu, mais deux jours après, c’était fini », continue-t-il. Les plantes ont repris leurs aises. Comme un cours d’eau sur deux dans l’Oise, selon les chiffres de l’Observatoire national des données sur les étiages (Onde), la Brêche est en assec, le terme utilisé pour qualifier l’état d’une rivière ou d’un étang qui se retrouve sans eau.

Sous le pont de Reuil-sur-Brêche ne coule plus de rivière.
Sous le pont de Reuil-sur-Brêche ne coule plus de rivière.

Du « jamais-vu » dans l’Oise, selon l’Office de la biodiversité (OFB), en charge des suivis du milieu aquatique. « C’est la première fois que l’on est confronté à une telle situation. Même sur d’autres secteurs comme l’Aronde, on avait déjà eu des moments difficiles, mais c’était seulement pendant la période estivale, alerte Yves Jossart, chef d’unité territoriale au sein de l’OFB. Ce qui frappe aujourd’hui, c’est la précocité du phénomène et sa durée. Dans l’Aronde, cela a commencé au mois de mars. »

Des zones inhabituelles sont passées en situation de crise

L’ampleur du problème dans les 36 stations surveillées dans le cadre du réseau Onde est aussi marquante. « On a eu des zones comme le bassin de l’Automne qui sont passées en crise, alors qu’elles n’étaient pas du tout habituées à être confrontées à de tels phénomènes », reprend Yves Jossart.

« Sur notre secteur, on a 1,5 km de rivières et de ruisseaux en assec, illustre Maxime Minnebo, du Syndicat mixte du bassin-versant de la Brêche (SMBVB). Sur les cours d’eau qui restent, on constate des débits à des niveaux plus bas que la moyenne. » Dans le département, cinq secteurs, situé à l’est du département ont été placés au plus haut niveau de « crise » par la préfecture, quatre autres sont en alerte renforcée.

Les sources se tarissent

En cause ? L’apparition des sécheresses hivernales, liées au dérèglement climatique, provoqué par les activités humaines. Après un hiver où les pluies ont été rares, les nappes phréatiques ont vu leurs niveaux diminuer drastiquement. Au fil des semaines, les sources qui alimentent habituellement les cours d’eau du département se sont taries, les lits, asséchés.