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Agriculture : l’inexorable progression du recours à l’irrigation


| Le Monde | Actualités

Le ministère de la transition écologique vient de rendre publiques des statistiques sur l’usage de l’eau dans l’agriculture. Elles montrent que le secteur a accru ses capacités d’irrigation entre 2010 et 2020, rendant plus sensible la question de la gestion et du partage de la ressource.

Ce sont des données d’autant plus précieuses qu’elles sont rares. Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires a publié, en février, des statistiques sur l’eau agricole en France. La mise à jour est un peu datée – elle concerne la période 2010-2020 – mais suffisante pour constater que l’irrigation des cultures gagne du terrain. Les parcelles arrosées ont progressé de 14,6 % et les prélèvements de 13,4 % au cours de ces dix années. Elles s’étendent désormais sur 1,8 million d’hectares et représentent 6,8 % de la surface agricole utile du pays.

Le choix d’asperger ou non les cultures dépend des variations météorologiques, il est donc plus significatif de constater la progression des terres agricoles nouvellement équipées d’un système d’irrigation. Craignant le changement climatique, les exploitants ont investi de façon accélérée pour rendre irrigable une superficie de 2,8 millions d’hectares, soit une augmentation moyenne de 23 % en une décennie.

En 2020, l’agriculture représente 11 % des 30,4 milliards de mètres cubes d’eau prélevés en France. Ce volume reste loin derrière les 45 % captés par les centrales de production électrique afin de refroidir leurs installations. Cependant, cet indicateur évalue la part de la ressource qui est prélevée d’un côté avant d’être majoritairement rendue à la nature. L’étude ne précise pas que sous l’angle de la consommation – c’est-à-dire sans restituer l’eau au milieu –, il en va tout autrement.