L’impact des « bassines » sur les cours d’eau et les nappes passé au crible dans les Deux-Sèvres
Le Bureau de recherches géologiques et minières de Nouvelle-Aquitaine a rendu public, ce vendredi 7 juillet 2022, un rapport sur l’impact du projet de réserves de substitution destinées à l’irrigation, sur les nappes souterraines et les cours d’eau, dans le bassin de la Sèvre niortaise. Un impact jugé « négligeable » en hiver et « positif » l’été.
Que se serait-il passé si les retenues de substitution avaient été mises en place sur la période 2010-2011 ? La question est au cœur d’un rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui a modélisé l’impact du projet de « bassines » destinées à l’irrigation agricole sur le bassin de la Sèvre niortaise – Marais poitevin. Un rapport rendu public ce vendredi 7 juillet 2022, et dont les conclusions ont été dévoilées à la presse ce même jour à la Chambre d’agriculture à Vouillé, à l’invitation de la Coop de l’eau 79, qui porte ce projet controversé dans le sud Deux-Sèvres.
Il ressort, selon la synthèse du document, que les prélèvements hivernaux pour le remplissage des réserves de substitution auraient un impact négligeable sur les nappes souterraines et les débits des cours d’eau. Le projet permettrait même une amélioration globale du niveau des nappes en printemps-été, la profondeur de la surface de la nappe pouvant augmenter de plusieurs mètres dans les zones où d’importants prélèvements estivaux sont substitués.
Des résultats « sans appel »
Concernant les cours d’eau, les résultats de la simulation du BRGM montrent un effet positif en printemps-été, de l’ordre de + 6 % de gain de débit en sortie du bassin pour le mois de juillet. Selon Léna Abasq, hydrogéologue spécialisée en modélisation, pour des cours d’eau comme le Mignon, une augmentation de débit de l’ordre de + 40 % pourrait être atteinte par rapport au débit observé entre 2000 et 2011. Et sur d’autres cours d’eau, les assecs connus sur certains tronçons pourraient être moins sévères et plus courts dans le temps.
De quoi apporter de… l’eau au moulin de la Coop de l’eau. Ces résultats sont sans appel, réagit son président, Thierry Boudaud. Le sujet est passionnel. La ressource en eau est sous tension. C’est une réalité, et l’un des plus grands enjeux de notre siècle. C’est important de disposer d’une base scientifique solide et d’une connaissance partagée pour faire de la pédagogie et la rendre accessible aux citoyens.