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La situation des nappes phréatiques en France est « dégradée », selon un bilan officiel

| Le Monde avec AFP | Actualités

Le Bureau des recherches géologiques et minières fait état d’une « grande incertitude » quant à la recharge des nappes au printemps.

La situation des nappes phréatiques en France « s’est dégradée et est peu satisfaisante », avec l’ensemble d’entre elles sous les normales, après une sécheresse exceptionnelle l’an dernier et une longue période sans pluie récemment, selon le bilan officiel du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) publié lundi 13 mars. D’après ce document, quelque 80 % des niveaux étaient « modérément bas à très bas » à la date du 1er mars. Les zones du couloir rhodanien, du Limousin, des Causses et de la plaine du Roussillon sont particulièrement touchées, affichant des niveaux « rouge » et des nappes « très basses ».

Pour les prochains mois, le BRGM fait état d’une « grande incertitude », a souligné lors d’une conférence de presse l’hydrogéologue Violaine Bault. L’évolution des tendances « dépendra essentiellement de la pluviométrie », ajoute l’organisme, qui estime toutefois que « la reconstitution des stocks d’ici le printemps reste difficilement envisageable sur les nappes réactives [les plus sensibles à la pluie] affichant des niveaux très bas ».

La recharge pourrait reprendre dans certains secteurs en mars mais « les prochaines pluies auront probablement peu d’impact », dans la mesure où, dès courant avril, la reprise de la végétation absorbera la majeure partie de l’eau.L’organisme souligne que les pluies de l’automne et de l’hiver, période de recharge essentielle, ont été « très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 ». Le mois de février, qui selon Météo-France a été le quatrième le plus sec en France depuis 1959 avec un record de trente-deux jours sans précipitations entre le 21 janvier et le 21 février, a été particulièrement dommageable, relève Violaine Bault.

Quatorze départements en vigilance ou en alerte

S’il ne pleut pas abondamment dans les prochaines semaines alors que Météo-France annonce pour les trois prochains mois des températures probablement plus chaudes que la normale, « on risque d’avoir toute la France concernée par des arrêtés de restriction d’eau », estime Violaine Bault. Quatorze départements sont déjà en vigilance ou en alerte, selon le site officiel Propluvia.

Pour préserver les eaux souterraines, le BRGM a esquissé des pistes, comme de désimperméabiliser les sols pour favoriser l’infiltration des eaux ou recharger les nappes par des eaux « non conventionnelles », y compris des eaux usées traitées. Il est aussi possible de limiter les prélèvements. « Faire des économies d’eau avec chaque petit geste qui permet d’économiser l’eau peut compter », affirme encore Violaine Bault.